vendredi 26 octobre 2012

Le régime fiscal de la rémunération du gérant de la S.A.R.L.


L’article 42  de la loi n°58 du 17 décembre 2010 portant loi de finances pour l’année 2011 dispose que 
1) Est ajouté aux dispositions de l’article 25 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’impôt sur les sociétés ce qui suit :
Sont classés parmi les traitements et salaires, les rémunérations, les primes et les autres avantages accordés aux gérants des sociétés à responsabilité limitée
2) Sont abrogés les dispositions du paragraphe V de l’article 48 du code de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et l’impôt sur les sociétés.

Ce texte instaure le caractère déductible des rémunérations du gérant de la S.A.R.L en  les assimilant  fiscalement aux traitements et salaires des employés de la société. Les rémunérations des gérants obéissent ainsi aux déductions communes et à l’abattement forfaitaire de 10℅ et la société est tenue d’opérer la retenue à la source sur les salaires des gérants.
 

L’ancienne distinction  de l’article 48 du Code de l’I.R.P.P.I.S entre le gérant minoritaire et le gérant majoritaire est tombée en désuétude et n’intervient plus pour déterminer le régime fiscal des rémunérations du gérant. En effet, sous l’empire de  l’article 48 de ce Code , les rémunérations versées au gérant majoritaire  étaient assimilées à des bénéfices alors que  le gérant minoritaire était considéré comme salarié….

Le changement du régime fiscal des rémunérations du gérant est une conséquence logique de la nouvelle vision législative au Capital Social, lequel, ne reçoit plus une grande importance lors de la constitution d’une S.A.R.L  et n’est plus, par conséquent, appréhendé uniquement comme gage des créanciers sociaux ….

La distinction qui reposait sur une discrimination fiscale entre les deux types de gérants était aussi critiquée pour être facilement susceptible de fraude... Avec un régime fiscal unifié, le législateur s’inscrit dans la même logique de son homologue français qui s'est progressivement éloigné de la détermination du régime fiscal du gérant sur la base de sa participation au capital social.

Notant que l’article 42 ne propose pas de solutions spéciales pour la société unipersonnelle à responsabilité limitée. La rémunération de l’associé unique qui doit aussi être le gérant de la S.U.A.R.L est ainsi déductible du bénéfice imposable de la société…  

Aucun commentaire: